Meilleures pratiques dans les chaînes de valeur du poisson : un guide spécifique pour la pêche artisanale est nécessaire

CAPE et CAOPA commentent le document d'orientation de la FAO sur la responsabilité sociale dans les chaînes de valeur de la pêche et de l'aquaculture lors de la consultation publique

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Progrès avec l'Initiative de Transparence des pêches?

Dans un blog précédent, nous avons rendu compte du lancement du FiTI (Initiative pour la Transparence des pêches). Bien que l'idée d'un « ITIE » pour la pêche soit discutée depuis un certain temps, la demande d’une initiative concrète est venue du gouvernement de la République Islamique de Mauritanie. La Mauritanie finance donc la plateforme pour la gouvernance Humboldt-Viadrina afin de concevoir une telle initiative qui puisse recueillir un soutien international. Le choix de la Humboldt-Viadrina vient du fait qu'un de ses fondateurs, Peter Eigen, a été le président fondateur de l'ITIE et de Transparency International.

La première réunion du groupe consultatif international pour la mise en place de l'Initiative de Transparence des Pêches s'est tenue à Berlin le 24 juillet et a réuni un peu plus de 30 personnes. Il y avait des représentants du gouvernement du Costa Rica, de l’Indonésie, de la Mauritanie et des Seychelles, ainsi que des représentants de la société allemande pour la coopération internationale (GIZ), la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Les représentants du secteur pêche incluaient des représentants des flottes de pêche lointaine européenne (Cepesca, PFA) et de la pêche artisanale africaine (CAOPA). La société civile comprenait des représentants de Pain pour le Monde, ICSF, Greenpeace, Oceana, WWF, EJF et CAPE. Malheureusement, aucun représentants des gouvernements de pays de pêche lointaine, comme l'UE, la Russie ou la Chine, n'ont assisté à cette première rencontre.

Le FiTI est une initiative multipartite qui s'inspire, dans sa conception, de l'ITIE. Le FiTI sera une initiative mondiale, mise en oeuvre dans chaque pays participant. Elle mettra en place un comité multipartite international avec une représentation égale des gouvernements, du secteur de la pêche et de la société civile. Il établira les principes, les critères de transparence et les lignes directrices procédurales – quelles informations doivent être publiées et sous quelle forme. Des comités multipartites dans chaque pays vérifieront les informations publiées par le FiTI, sur base annuelle.

S'il réussit, le FiTI pourrait fournir des informations importantes et crédibles sur les pêches, qui seront publiées chaque année sous forme de rapports FiTI. Décider quelles informations doivent figurer dans ces rapports a été un objectif important de la réunion – si la transparence doit aider à améliorer la gestion de la pêche, quelles informations doivent être incluses?

Le FiTI répondra-t’il à nos préoccupations initiales?

Dans notre premier blog sur le FiTI, nous exprimions quelques inquiétudes : comment fonctionnerait une telle initiative multipartite? Comment la pêche artisanale serait incluse et affectée? Le FiTI évitera-il de se focaliser sur la lutte contre la pêche INN? Et surtout, le FiTI aura-t’il un impact positif sur le développement et la sécurité alimentaire, ou bien deviendra-t’il simplement un exercice de relations publiques pour les pays et les entreprises de pêche industrielle?

Ces préoccupations, de CAPE et d'autres, sur les initiatives de transparence ont été reconnues par l’équipe du FITI et discutées au cours de cette première réunion du groupe consultatif. Un rapport plus détaillé va être publié sur la réunion de Berlin, mais je pense qu'il est utile de déjà souligner certains résultats positifs :

1) il a été considéré important de relier le FiTI avec d'autres engagements globaux et documents politiques sur la pêche. Cela inclut, par exemple, le Code de Conduite de la FAO pour une pêche responsable, la politique commune de la pêche de l'Union européenne et ses règlements connexes. Plus important encore, le FiTI pourrait aider à mettre en œuvre les recommandations sur la transparence et la gouvernance participative contenues dans deux directives volontaires de la FAO - Les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts, et les Directives visant à garantir des pêches artisanales durables. Je pense que cet aspect est critique, car cela signifie que le FiTI s’inscrit en complémentarité des initiatives existantes dans les pêcheries et ne cherche pas à mettre en place quelque chose d’entièrement nouveau, déconnecté des réalisations et des engagements existants. Ces directives de la FAO ont été mises au point après de nombreuses années de consultations, notamment avec les organisations de pêche artisanale, donc le FiTI leur sera familier et sera fondé sur des bases solides.

2) il y a eu une forte demande d'incorporer la pêche artisanale dans cette initiative. La notion de « secteur de la pêche » ne doit pas se concentrer uniquement sur le secteur de la pêche commerciale ou industrielle. C'est positif, car de cette manière, le FiTI pourrait contribuer à souligner la nécessaire collecte de données sur la pêche artisanale et peut améliorer la prise de conscience de l'importance de la pêche artisanale. L'inclusion du secteur de la pêche artisanale dans la structure de gouvernance du FiTI a aussi été considérée comme essentielle. Des organisations telles que la CAOPA en Afrique de l'Ouest auront l'occasion de jouer un rôle de premier plan, quelque chose qui fait souvent défaut dans les "partenariats" mondiaux concernant la pêche et la conservation de l'océan.

3) l'importance pour le FiTI de prendre en considération la question du genre a été soulevée. Cela est essentiel compte tenu du rôle des femmes dans le secteur, notamment dans la pêche artisanale, et le fait que souvent, les femmes sont sous-représentées dans les données sur la pêche ou dans les débats concernant les politique des pêches. Le FiTI est élaboré pour s'assurer que les données récoltées prennent en compte cette dimension et que les femmes dans la pêche soient fortement représentées dans la gouvernance même du FiTI.

4) il y a eu un intéressant échange de vues sur le fait que l’objectif d’améliorer la transparence est de rendre la gouvernance participative. Il faut cependant continuer la discussion et la réflexion sur ce que la transparence peut et ne peut pas faire. Ce qui est ressorti de nos premiers échanges, c’est qu'améliorer le partage d'information peut être bénéfique à des réformes pour une gouvernance démocratique – la transparence n'est pas une fin en soi. Le FiTI est peu susceptible de devenir un moyen de «surveillance» des bateaux de pêche, visant simplement à aider à attraper les «méchants». Il semble plutôt qu’il se développera comme un outil d'information pour alimenter les débats au niveau national sur la pêche, sa contribution à l'emploi et à la sécurité alimentaire et sur l'efficacité de la gestion des pêches.

5) Les efforts visant à accroître le partage de l'information et la participation dans les débats de politiques de pêche ne peuvent se concentrer simplement sur ce que font les pêcheurs et les gouvernements. Il existe d'autres acteurs importants qui influencent le développement des pêches, dont beaucoup ne sont pas toujours transparents et responsables. Ceux-là incluent les bailleurs de fonds, les investisseurs privés, les ONG et les scientifiques. La nécessité pour ces autres acteurs du développement des pêches d’être transparents a été soulignée par plusieurs participants.

6) Enfin, il a été mentionné que l'idéal de transparence repose sur la capacité des citoyens et des organisations à recueillir des informations et à leur donner un sens. La transparence est souvent considérée, à tort, comme une tâche simple – obtenir que des données soient publiées par les gouvernements et les entreprises, en pensant que les citoyens utiliseront ces informations pour améliorer la situation. Le problème, cependant, est que certaines données que nous espérons voir publiées par le FiTI peuvent ne pas exister, et les parties prenantes peuvent ne pas être en mesure de réellement en faire quelque chose, ou de leur donner un sens. Il est peu probable que le FiTI soit chargé de renforcer les capacités d’utiliser les informations publiées, mais il devra identifier les besoins et les méthodologies requises pour générer des données sous une forme accessible au public, et il devra identifier des moyens concrets pour aider les destinataires de l'information à utiliser cette information, y compris les communautés côtières, les parlementaires, journalistes, chercheurs etc

Pour l'avenir

Il reste beaucoup de travail à faire pour finaliser la conception du FiTI. La réunion du groupe consultatif a été un premier pas dans cette direction et n'avait d’autre ambition que le partage d'idées. L'objectif est d'avoir quelque chose de plus complet à présenter lors d'une réunion internationale qui se tiendra en Mauritanie le 14 décembre 2015. Il y aura une autre réunion du groupe consultatif avant cette date.

De grands défis attendent le FiTI, en particulier finaliser les critères de transparence. Il y a un équilibre à trouver entre la liste de tout ce que les gens veulent voir inclus en matière d’informations à publier, et s'assurer, d’autre part, que le FiTI reste quelque chose de faisable. Il devra y avoir un compromis, qui est essentiel pour une initiative fondée sur un idéal de participation. Certains pourront penser que le FiTI est trop étroit, alors que d'autres pourront se sentir mal à l'aise avec le niveau de divulgation d’information exigé d'eux. Il a également été recommandé à Berlin que le développement de ces critères de transparence puisse comporter un élément «d’amélioration progressive », de façon à ce que la portée du FiTI puisse être affinée et couvrir des éléments supplémentaires. Ce sera intéressant de prendre part à ce processus.

Cependant, le plus grand défi du FiTI sera d’obtenir le soutien politique nécessaire. La réunion du groupe consultatif a rassemblé un ensemble important de parties prenantes, mais il en faudra beaucoup plus, et il n'est pas certain que toutes les personnes présentes aient déjà décidé de l'opportunité de soutenir ou non le FiTi. Pour l’instant, on perçoit un engagement croissant de certains gouvernements et de certaines compagnies de pêche pour plus de transparence et de reddition de comptes, mais les progrès concrets sont lents.

Ceux qui travaillent sur le FiTI auront donc besoin de convaincre plus de gouvernements, de professionnels du secteur de la pêche et d’ONG qui travaillent au niveau local et au niveau international. Il est à espérer que le fait que le FiTI sera un outil conçu pour mettre en œuvre les engagements de transparence contenus dans diverses politiques et directives internationales et régionales aidera dans ce processus. Le FiTI peut combler une lacune importante.

Mais pour garantir la réussite du FiTI, la tâche la plus importante n'est pas de convaincre les gens de signer. Le plus important maintenant, c’est de poursuivre un débat sérieux sur la nécessité d’engager des réformes politiques dans les pêches, avec la transparence et la gouvernance participative comme composantes essentielles. Il reste un manque de discussion sur cet enjeu.

C'est pourtant ce qui pourrait rendre le FiTI attrayant pour plus de gens – d’en faire un point d'entrée pour discuter un plus grand ensemble de questions qui nécessitent une combinaison d'initiatives. Si le FiTI peut produire de façon continuelle des informations crédibles qui sont restées invisibles ou confidentielles jusqu'à maintenant, alors j'espère que ce sera un catalyseur pour des changements positifs de comportements et d’attitudes. À tout le moins, le FiTI devrait aider à fournir des informations à plus de personnes, leur donnant par la même occasion des possibilités de débattre des décisions politiques sur la pêche dans leurs pays. Et on se demandera alors pourquoi il a fallu si longtemps pour le faire. 

Consultation en ligne de la CAOPA sur la politique de pêche Panafricaine et la stratégie de réforme

Du 24 au 27 mars 2014, les Ministres de la Pêche et de l’Aquaculture de toute l'Afrique se réuniront à Durban (Afrique du Sud) pour s’accorder sur une politique de pêche panafricaine et une stratégie de réforme. A cette occasion, la Confédération africaine des organisations professionnelles de pêche artisanales CAOPA - lance une consultation en ligne pour assurer qu’un maximum d’organisations puissent contribuer au débat sur le contenu et la mise en oeuvre de cette stratégie de réforme.

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Sénégal : résultats de la journée de réflexion sur l’agrément national pour l’exportation des produits de la pêche en UE

L’Association pour la Promotion des Acteurs de la Pêche Artisanale de Mbour (APRAPAM) dans le cadre de sa mission, organise régulièrement des sessions d’information, de sensibilisation et de formation des opérateurs de la pêche artisanale. Le 18 décembre 2012, en partenariat avec la Direction des Industries de la Transformation de la Pêche (DITP) et le Réseau des Journalistes de MBOUR pour la Pêche et l’Environnement (RJMPE), l’APRAPAM a organisé une journée de réflexion sur l’agrément national du Sénégal pour l’exportation des produits de la pêche dans l’espace de l’UE.

L’exportation vers le marché de l’UE est assujettie à un agrément. L’agrément obtenu par le Sénégal en mai 1996, 2ème pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord à en être doté après le Maroc, fait l’objet d’évaluation périodique tous les 3 ans par l’Office Alimentaire et Vétérinaire (OAV) de l’UE (1999, 2004, 2007, 2010). L’octroi de l’agrément à l’exportation vers l’UE est basé sur le principe d’équivalence des systèmes d’inspection et de contrôle sanitaire des produits de la pêche. Il consiste en une délégation de compétence en matière de certification et d’agrément délivrée par l’UE à l’Autorité Compétente sénégalaise, la DITP et qui permet aux unités industrielles locales agréées par l’Autorité d’exporter leur production certifiée sur le marché européen.

L’agrément du Sénégal est le résultat d’un processus d’amélioration des conditions d’hygiène et de salubrité des produits de la pêche destinés à la consommation humaine principalement dans le sous secteur de la pêche artisanale. De nombreux éléments ont contribué à l’obtention de ce résultat (infrastructures appropriées, services compétents de surveillance et contrôle des pêches, formation d’agents, réglementations, etc.).

L’objectif de cette rencontre était des réfléchir sur les conditions favorisant l’amélioration des conditions et moyens de pérennisation de ces acquis. Les défis à relever concernent la gouvernance du secteur et la gestion durable de la ressource, la mondialisation du commerce du poisson, la traçabilité des produits et la pêche INN.

Les recommandations adoptées mettent en avant, pour la partie sénégalaise par exemple la surveillance participative et inclusive, l’implication des industriels dans tout le processus de contrôle et le marquage systématique des pirogues et pour la partie européenne, qu’elle devrait soutenir davantage les PED à investir de manière appropriée dans des systèmes de suivi, le contrôle, la surveillance et de traçabilité. Elle devrait également insister auprès des PED partenaires sur la nécessité de partager les données à propos des des navires autorisés à pêcher dans leurs eaux. Enfin, le secteur local de la pêche devrait être mieux impliqué pour assurer une mise en œuvre fluide de la réglementation INN.

Cet évènement à l’échelle locale a regroupé une soixantaine de participants, acteurs publics et privés et société civile de Mbour, un des centres de production de pêche du Sénégal. Les conclusions adoptées sont valables pour l’ensemble du Sénégal. Ce qui est intéressant c’est qu’ils ont intégré dans les questions liées à l’agrément, non seulement les aspects sanitaires (moyens de conservation à bord, etc.), de suivi, surveillance et contrôle des pêches (traçabilité, opérations de contrôle, etc.) mais également les questions liées à la pêche INN (immatriculation des pirogues, délivrance de licences illégales, etc.)

Pour plus d’informations, voir le lien suivant :http://www.aprapam.org/2012/12/15/j... et le rapport complet de la rencontre :http://www.aprapam.org/wp-content/u...

Exploitation des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest : atelier au COFI

La CAOPA (Confédération africaine des organisations de pêche artisanale) et CAPE (Coalition pour des Accords de Pêche Equitables) ont participer au dernier Comité des Pêches de la FAO (COFI) en Juillet 2012 (cliquez ici pour le rapport de participation de CAPE)

CAOPA et CAPE y ont organisé un atelier ’side event’, sur l’exploitation des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest, et les enjeux de durabilité et de sécurité alimentaire posés (cliquez ici pour le rapport et les présentations).

La réunion a débuté par une présentation de Gaoussou Gueye (Secrétaire général de CAOPA), mettant en avant l’importance des petits pélagiques pour les communautés de pêche ouest africaines, ainsi que les demandes de la CAOPA à la FAO et à ses membres

Concernant l’exploitation et la gestion des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest, la CAOPA demande à la FAO et à ses membres :

  De mieux étudier les impacts de l’exploitation des petits pélagiques sur la sécurité alimentaire des populations.

  De recommander aux états et aux organisations régionales de pêche de prendre en compte le rôle des petits pélagiques dans les écosystèmes et dans la sécurité alimentaire des populations des pays en développement lorsqu’ils seront amenés à prendre des décisions pour la gestion de ces ressources et l’allocation de l’accès à ces ressources.

  De soutenir des initiatives et des efforts qui vont contribuer à établir une gestion concertée des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest.

  De soutenir les efforts faits par les acteurs, visant à une gestion concertée et durable de ces ressources partagées.

  De soutenir une aquaculture basée sur des espèces qui ne demandent pas une nourriture à base de poissons sauvages, qui soit adaptée aux demandes des marchés locaux et régionaux, et qui ne soit pas basée sur une exploitation non durable de nos stocks de petits pélagiques.

Cette intervention a été suivie d’une analyse des principaux développements affectant l’exploitation des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest, et des questions politiques que cela pose, par André Standing (TransparentSea / CAPE). Certains développements récents (2010 – 2012) ont été examinés, pouvant avoir un impact négatif sur la sécurité alimentaire au niveau de l’Afrique de l’Ouest :

  Le retour des « super-chalutiers » d’ex-URSS vers le Sénégal 
  Le nouvel accord de pêche entre la société chinoise Poly Hondone et la Mauritanie ; 
  L’expansion de la pêche et du commerce de poissons en Afrique de l’Ouest par la compagnie Pacific Andes et China Fishery.

Les facteurs influençant les investissements en expansion de la pêche industrielle dans le secteur des petits pélagiques d’Afrique de l’Ouest ont été examinés : 
  liens avec l’aquaculture industrielle (pour la production d’huile et de farines de poissons) ; 
  la surcapitalisation et la baisse de rentabilité des flottes de pêche lointaine mondiales ciblant les petits pélagiques ; 
  La croissance du secteur de pêche lointaine chinoise.

Enfin, une présentation sur la situation dans le sud Pacifique concernant l’exploitation excessive de ces ressources, avec l’exemple de la course à la pêche aux petits pélagiques par des compagnies asiatiques (Pacific Andes, etc) et européennes (PFA, etc), notamment le chinchard, au Chili, par des supers chalutiers et les implications que cela peut avoir pour l’Afrique de l’Ouest du fait du redéploiement des flottes dans cette zone, a été faite par Brian O’Riordan (ICSF).

Transparence et durabilité dans les pêches africaines

Des représentants de la pêche artisanale, de la société civile et des journalistes de 16 pays africains se réunissent au Sénégal

Quelques 60 participants ont pris part à la Conférence sur la Transparence dans le secteur des pêches maritimes en Afrique, organisée du 22 au 24 Novembre 2011 par la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) en collaboration avec TransparentSea, la Coalition pour des Accords de Pêche Equitables (CAPE) la Fondation Rurale d’Afrique de l’Ouest (FRAO). Cette conférence suivait la célébration de la Journée mondiale de la Pêche, également organisée par la CAOPA, en collaboration avec des organisations locales et ICSF, au cours de laquelle ont été discutées les lignes directrices volontaires de la FAO pour une Pêche artisanale durable.

Parmi les participants invités à la Conférence, des leaders, hommes et femmes, d’organisations de pêche artisanale (capture, transformation, mareyage), des représentants de la société civile et des pouvoirs publics locaux. Étaient également présents des membres du REJOPRAO (Réseau des journalistes pour une pêche responsable en Afrique de l’Ouest), lauréats en 2010 (Seafood Champions) du Prix de l’Alliance des Produits de la mer.

Pendant les trois jours qui ont suivi, les participants ont reçu et partagé des informations sur des investissements massifs effectués dans le cadre de projets d’aide au développement de la pêche artisanale, qui ne profitent guère aux communautés de pêche, et qui manquent de transparence quant à la destination finale de cet argent.

De la même manière, ils ont été informés des flux massifs de capitaux spéculatifs transnationaux qui aboutissent dans des opérations de pêche industrielle en Afrique, le tout dans une grande opacité.

Cette conférence a mis en avant le fait que la transparence dans la pêche est un enjeu de plus en plus reconnu, comme le signale la FAO dans son rapport 2010La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture. La Banque mondiale et certains autres grands bailleurs de fonds ont commencé à adopter des programmes en vue de promouvoir la transparence dans ce secteur.

Les participants ont par ailleurs demandé que soit procédé à l’élaboration et à l’adoption de Normes et Principes pour la transparence dans le secteur de la pêche. Devraient y figurer notamment les éléments suivants : diffusion de l’information dans les langues locales avec une terminologie simplifiée, fixation de délais pour traiter les demandes d’information, mise à disposition de l’information sous une forme facilement accessible selon ce qui convient le mieux dans le pays concerné, participation effective et consentement préalable en connaissance de cause des parties prenantes en matière d’élaboration et de mise en œuvre des politiques.

Contribution par Brian O’Riordan, Secrétaire du Bureau ICSF Belgique

Deuxième édition du forum de la pêche de Mbour

Environ 300 professionnels de la pêche artisanale sénégalaise sont attendus le 4 juillet prochain au Centre David Boila de Mbour, pour un forum sur le thème : "A qui appartient le poisson", annonce un communiqué transmis à l’APS.

Réunis au sein de la Coalition des professionnels de la pêche artisanale de Mbour (CPPAM), ces acteurs vont débattre de deux sujets : "La sécurité alimentaire dans la pêche, en particulier, le cas des petits pélagiques" et "La surveillance participative".

Les participants à ce forum viendront de Mbour et des autres localités de pêche du Sénégal, notamment Kayar, Ngaparou, Joal, Foundiougne, Djiffer, Yène, Ndayane, Lompoul, Fass Boye, Saint-Louis, etc.

Cette rencontre sera le second forum organisé par la CPPAM, après celui de juillet 2010, qui était centré sur les thèmes de la bonne gouvernance, de la problématique du financement de la pêche artisanale, de la valorisation des captures, etc.

ADE/SAB

Allocution de bienvenue de Gaoussou Gueye

Contribution de la CAOPA à la première réunion de consultation FAO/NEPAD

La première réunion de consultation des parties prenantes en soutien à la mise en place de la stratégie de la FAO pour la pêche et l’aquaculture en Afrique, organisée conjointement par le NEPAD (New Partnership for Africa’s Development) et la FAO, se déroulera du 10 au 12 mai 2011 à Midrand, Afrique du Sud. Elle rassemblera des membres d’organisations régionales des pêches, des communautés économiques régionales, des bailleurs de fonds ainsi que de la société civile. L’événement sera composé d’une journée de séance plénière et de deux jours de consultation en groupes de travail.

Le but est de renforcer et d’accélérer le secteur de la pêche et de l’aquaculture en termes de gouvernance, de gestion et d’adaptation au changement climatique. Ce faisant, les participants aborderont l’importance croissante de la pêche pour atteindre les OMD, ainsi que le rôle crucial du secteur dans le développement économique et la lutte contre la pauvreté en Afrique, conformément aux objectifs du CAADP (Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine).

La CAOPA (la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale) participera à l’événement et a établi une série de recommandations à l’attention des gouvernements africains et des institutions internationales, régionales et nationales. Celles-ci demandent aux États africains que :

 l’accès aux ressources soit restreint aux opérateurs qui peuvent démontrer que leurs activités sont conformes à une série de critères de développement durable des pêcheries ;

 un accès prioritaire soit réservé aux flottes nationales, en particulier les flottes de pêche artisanale, ainsi que cela est prévu par le Code de Conduite de la FAO (art. 6.18) ;

 ce qui peut être pêché de façon durable par la pêche artisanale lui soit réservé, étant donné son importance en termes de création d’emplois directs et indirects, de contribution à la sécurité alimentaire nationale et régionale, de contribution aux recettes d’exportations ;

 les accords de pêche soient négociés, conclus ou renouvelés sur base des meilleures données scientifiques disponibles, tout en respectant le principe de précaution ;

 dans les choix qui seront faits pour l’exploitation des ressources, qu’une priorité soit donnée à l’exploitation des ressources pour la consommation humaine plutôt que pour la production de farine/d’huile de poissons destinées aux élevages industriels ;

 en direction des organisations professionnelles, définir un modèle de partenariat permettant la promulgation de législations et politiques structurantes qui encouragent la participation effective des acteurs locaux dans la cogestion des pêcheries engager activement les institutions (décideurs principaux) dans une stratégie intégrée de planification côtière.

Aux institutions internationales, régionales et nationales, la CAOPA fait les recommandations suivantes :

 les Etats signataires d’accords de pêche doivent renforcer leurs actions en vue d’établir un réel partenariat et fournir les ressources nécessaires pour aider les parties contractantes à développer des systèmes de gestion des ressources plus efficaces au niveau national, afin de prévenir la surexploitation ;

 des mesures et actions structurantes doivent être entreprises pour relever les défis auxquels doit faire face le secteur des pêches en Afrique, comme le manque d’infrastructures requises pour promouvoir les activités de valeur ajoutée, ainsi que la nécessité de donner la priorité aux pêcheries artisanales en matière d’accès, ainsi que cela est stipulé dans le Code de Conduite pour une Pêche responsable (article 6.18) ;

 le commerce international du poisson doit être juste et équitable pour que le secteur se développe de façon durable et utilise de façon responsable les ressources aquatiques ;

 il est nécessaire que les états qui travaillent avec l’Afrique, et qui souhaitent introduire des changements dans les normes légales ou réglementaires affectant le commerce du poisson, donnent suffisamment d’information et avertissent dans un délai raisonnable, afin de permettre aux producteurs affectés par ces mesures, de s’ajuster et d’introduire les changements nécessaires pour se mettre aux normes ;

 en matière de participation et d’information, il est proposé qu’un mécanisme permanent de participation soit mis en place pour assurer l’information et la participation des professionnels de la pêche artisanale dans tout le processus d’élaboration et de mise en œuvre des politiques de pêche.

La CAOPA recommande également que les organisations professionnelles de la pêche artisanale soient renforcées dans leurs aspects relatifs à :

 l’instauration d’un processus délibératif approprié permettant la confrontation des intérêts et valeurs en présence pour prendre des décisions plus cohérentes et légitimes ;

 la définition de conditions et voies opportunes permettant l’intégration et l’identification formelles des acteurs en vue de structurer la participation des acteurs afin de garantir la production d’un objectif commun ;

 la mise en place d’un système d’information adéquat permettant la mise à disposition de l’information, la facilitation de la participation, l’appui au partage de l’information ;

 le renforcement des capacités des acteurs par l’éducation, la sensibilisation et la formation en vue de leur permettre d’être des partenaires crédibles avec les États et les institutions dans la définition et la mise en œuvre des politiques et programmes et dans la participation effective et efficace à la cogestion des pêcheries et aires aménagées ;

 en ce qui concerne le changement climatique, de permettre aux communautés locales de la pêche artisanale d’être au courant des risques et des impacts du changement climatique que leur environnement risque de subir et comment s’y adapter, ainsi que de participer efficacement à la mise en œuvre avec les institutions compétentes des mesures d’atténuation des risques et d’adaptation aux impacts négatifs.

Le document complet est disponible ici.

Réunion FAO/NEPAD : Recommandations de la CAOPA

Echos du COFI 29

La vingt-neuvième session du Comité des Pêches de la FAO (COFI 29) s’est déroulée à Rome du 31 janvier au 4 février 2011.

La CAPE et d’autres ONG de soutien ont permis à de nombreux représentants de la pêche artisanale du monde d’être présents tout au long de la semaine afin de défendre leurs intérêts auprès des délégations nationales officielles et des organisations intergouvernementales, notamment concernant le point 10 de l’ordre du jour de cette session sur la création d’un instrument international pour la pêche artisanale.

A cette occasion, les partenaires africains de la CAPE, dont la plupart sont désormais membres de la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de Pêche Artisanale (CAOPA) ont rappelé les principes et recommandations de la Déclaration de Banjul de la Société Civile rédigée en septembre 2010 lors de la première Conférence des Ministres Africains de la Pêche et de l’Aquaculture. L’UA (Union Africaine) et le NEPAD (New Partnership for Africa’s Development) ont une nouvelle fois reconnu l’importance de cette déclaration, qui sera prise en considération dans leurs travaux.

Étant donné le rôle important joué par la pêche artisanale, le COFI a approuvé le développement d’un nouvel instrument international pour la pêche artisanale afin de compléter le Code de Conduite pour une Pêche Responsable, en se basant sur les instruments existants qui sont pertinents. Le Comité s’est mis d’accord sur le fait que ce nouvel instrument pourrait prendre la forme de lignes directrices internationales, être de nature volontaire, cibler tant les pêcheries marines que en eau douce, et se focaliser sur les besoins des pays en développement. Le Comité a recommandé que tous les acteurs soient associés, de la manière la plus appropriée, à son développement.

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Première Conférence des Ministres Africains de la Pêche et de l’Aquaculture à Banjul

Sommet sur la Pêche du NEPAD et de l’Union Africaine : Les pêcheurs à petite échelle et les ONG réclament que les moyens d’existence soient la priorité

Banjul, Gambie, le 22 septembre 2010. Des représentants des pêcheurs artisans et à petite échelle ainsi que des représentants de la Société Civile de dix-sept pays d’Afrique se sont réunis à Banjul, Gambie, le 21 septembre 2010, en prélude à la première Conférence des Ministres Africains de la Pêche et de l’Aquaculture, tenue par le NEPAD le 23 septembre 2010. La réunion était organisée par la Coalition pour des Accords de Pêche Equitables, la Confédération Africaine des Organisations professionnelles de Pêche Artisanale et la Commonwealth Foundation, sous la bannière « Notre poisson, Notre avenir ».

A l’issue de cette réunion, les participants énoncèrent la Déclaration de Banjul de la Société Civile sur les Moyens d’Existence Durables dans la Pêche Africaine (http://www.camfa-cso.org). La déclaration souligne les problèmes clés des pêches africaines et formule des recommandations quant à la manière dont le Plan d’Action pour le Développement de la Pêche et de l’Aquaculture du NEPAD devrait progresser.

La déclaration signale qu’une approche purement économique représente une menace pour le développement durable des ressources de pêche et des moyens d’existence des communautés de pêche artisanale et à petite échelle pauvres et marginalisées. Elle souligne l’importance et la valeur de la pêche artisanale et à petite échelle dans le contexte africain, fournissant la sécurité alimentaire à plus de 200 millions d’africains et de l’emploi à plus de 10 millions de personnes engagées dans la production, le traitement et le commerce du poisson. Elle souligne également les impacts négatifs du changement climatique, de la pêche industrielle et de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), incluant le déclin des captures, le déplacement de communautés et la destruction de fonds de pêche. En conséquence, cela affecte la stabilité sociale de régions entières, fait remarquer la Déclaration.

L’importance de la pêche INN dans les eaux africaines fut rappelée par Tim Bostock, conseiller pêche auprès du DFID (United Kingdom Department for International Development) lors de la session d’ouverture de la CMAPA, le lundi 20 septembre. Il fit remarquer que la pêche illégale à elle seule revient chaque année à extraire 1 milliard de dollars des eaux d’Afrique subsaharienne.

La CMAPA fait suite au sommet “Du Poisson pour Tous” de 2005 à Abuja, et on attend des Ministres africains de la pêche qu’ils évaluent et ratifient un plan d’action pour la pêche dans la région.

Le rassemblement des organisations de pêche artisanale et à petite échelle et des organisations de la Société Civile fait également partie d’un processus actuel qui, depuis 2006, inclut le grandissant Réseau des Journalistes pour une Pêche Responsable en Afrique de l’Ouest (REJOPRAO). Du 15 au 23 septembre, le REJOPRAO a organisé un atelier de formation pour journalistes, avec pour objectif de se concentrer sur la pêche responsable et sur les enjeux et thèmes adjacents en Afrique de l’Ouest. A la suit de cette formation, les journalistes de la sous-région assureront la couverture médiatique de la CMAPA en tant qu’observateurs.

Depuis 2005, des organisations représentant les professionnels (pêcheurs, commerçants, transformateurs et mareyeurs) du secteur artisanal de la pêche travaillent ensemble à l’établissement d’un organisme sous-régional afin de représenter leurs intérêts. Plus tôt cette année, cette initiative mena à la création de la CAOPA – la Confédération Africaine des Organisations professionnelles de Pêche Artisanale.

Pour plus d’informations : Béatrice Gorez, Coordinatrice CAPE cffa.cape@scarlet.be

Déclaration de Banjul de la Société Civile
OCEAN2012 Press Release
Compte rendu des activités

Commentaires de CAPE-EED sur le "Green Economy Report" du PNUE

Dans le cadre de la « Green Economy Initiative », lancée en octobre 2008, le PNUE travaille à l’élaboration d’un rapport mondial, le « Green Economy Report », conjointement avec plus de 70 instituts de recherche à travers le monde. Ce rapport s’adresse aux preneurs de décision et tend à identifier les principales « conditions habilitantes » nécessaires pour déclencher une transition vers une « économie verte » globale, telle que définie dans le « report preview »publié en mai 2010.

Le premier apport de CAPE dans ce processus prit place lors de la réunion ICTSD/PNUE « Pêche, Commerce et Développement » tenue à Genève le 16 juin dernier. Nos commentaires traitaient des aspects de « l’aide pour le commerce » dans les pêcheries des pays en développement. Cette discussion et le contact avec le PNUE nous permirent de participer à la consultation officielle des parties prenantes sur le GER (Green Economy Report).

Selon l’agenda, le but de cet atelier de deux jours était de permettre aux auteurs du GER de partager leurs premiers résultats et messages clés ainsi que de répondre aux questions et commentaires d’un large groupe de parties prenantes. Les enjeux discutés lors de l’atelier ainsi que les commentaires émis au cours du processus d’évaluation technique par les pairs (prévu pour fin 2010) seront assemblés pour guider la révision finale des différents chapitres : énergies renouvelables, industrie, transport, villes, bâtiments, gestion des déchets et recyclage, pêche, forêts, agriculture, tourisme, finance, modélisation et conditions habilitantes.

La contribution de CAPE-EED à cet atelier se concentre sur le chapitre "Pêche" du GER et s’articule autour des quatre propositions faites afin de "verdir les pêcheries" : "réforme des subventions et autres distorsions économiques", "coûts d’ajustement", "mise en place d’institutions efficaces aux niveaux national, régional et international" et "renforcement des réformes réglementaires et de la gestion des pêches".

Preliminary comments on UNEP draft GER
Workshop report

Comité des Pêches de la FAO - Le secteur de la pêche artisanale ouest africaine : une force de propositions pour la pêche durable

La pêche artisanale a été le centre d’attention des gouvernements participant à la vingt huitième session du Comité des Pêches de la FAO, - le COFI- qui a discuté des suites à réserver à la conférence mondiale de la FAO sur la pêche à petite échelle (4SSF), qui s’est tenue en Octobre 2008 à Bangkok, en Thaïlande.

Une déclaration commune a été faite par les organisations de pêche artisanale, observateurs au COFI, appelant à inclure un chapitre spécial sur ce secteur dans le Code de Conduite pour une Pêche responsable de la FAO. Ils ont aussi demandé à ce que la FAO considère la mise en place d’un Sous Comité pour la pêche artisanale, et/ou le développement de lignes directrices ou d’un Plan d’Action international sur le sujet, qui devraient être élaborées par la FAO et ses membres à travers un processus participatif impliquant les pêcheurs artisans et la société civile.

Comité des Pêches de la FAO - Le secteur de la pêche artisanale ouest africaine : une force de propositions pour la pêche durable
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Santé et conditions de travail dans la pêche artisanale au Sénégal

Rencontre entre le REJOPRAO (Réseau des Journalistes pour une Pêche durable en Afrique de l’Ouest) et les professionnels de la pêche artisanale

Depuis plusieurs années, les organisations professionnelles de pêche artisanale CONIPAS (Sénégal), FNP (Mauritanie) et UNPAG (Guinée) ont constaté qu’il existait un déficit d’accès à l’information concernant la gestion durable des pêcheries au niveau des communautés côtières qui vivent de la pêche dans nos pays.

Il avait également été constaté un déficit au niveau de la prise en compte par les scientifiques, les décideurs et l’opinion publique des perspectives des professionnels de la pêche artisanale, au niveau social économique, culturel et au niveau de notre relation à l’environnement.

C’est la raison pour laquelle, en 2006, lors d’une rencontre à Nouadhibou (Mauritanie), une dynamique de dialogue a été lancée entre les organisations professionnelles de pêche artisanale et les journalistes. Cette rencontre a notamment donné naissance au REJOPRAO (Réseau des Journalistes pour une Pêche Responsable en Afrique de l’Ouest), et à la volonté de faire vivre, à travers des échanges et des rencontres régulières, ce partenariat entre les communautés de pêche artisanale et les médias.

La rencontre organisée à M’Bour (Sénégal) en septembre 2007 s’inscrit dans cette dynamique.

Rencontre entre le REJOPRAO (Réseau des Journalistes pour une Pêche durable en Afrique de l’Ouest) et les professionnels de la pêche artisanale

Medias et Professionnels de la pêche artisanale d’Afrique de l’Ouest : Sensibilisation à une pêche durable

Au cours des dernières années, il est apparu aux organisations professionnelles de pêche artisanale CONIPAS (Sénégal), FNP (Mauritanie) et UNPAG (Guinée) qu’il existait un déficit d’accès à l’information concernant la gestion durable des pêcheries au niveau des communautés côtières qui vivent de la pêche dans nos pays.

De la même façon, il y a également un déficit au niveau de la prise en compte par les scientifiques, les décideurs et l’opinion publique des perspectives des professionnels de la pêche artisanale, au niveau social économique, culturel et au niveau de notre relation à l’environnement.

Or, un accès facilité à l’information est crucial pour la mise en oeuvre du Code de conduite pour une pêche responsable par les membres des organisations professionnelles, leurs familles, et l’ensemble des communautés côtières. D’autre part, il est également important de faire valoir les savoir faire traditionnels, ainsi que les innovations pratiquées par les professionnels artisans dans la perspective d’une pêche responsable.

Les médias, en particulier la radio, largement écoutée par les professionnels de la pêche, y compris par les personnes qui ne peuvent maîtriser la lecture, ainsi que la presse écrite et télévisée peuvent jouer un plus grand rôle pour améliorer l’accès à l’information, et aussi diffuser et partager nos expériences de travail qui vont dans le sens d’une pêche responsable. Il faut bien prendre en compte que de nombreuses personnes, notamment les femmes, sont analphabètes au sein des communautés, et que l’information doit être présentée de façon à être accessible y compris par ces personnes.

C’est la raison pour laquelle les organisations professionnelles de pêche artisanale ont décidé d’organiser une rencontre régionale entre journalistes et professionnels de la pêche artisanale, afin d’explorer comment les enjeux d’une pêche responsable peuvent être mieux diffusés auprès des communautés côtières, et aussi comment les expériences des professionnels en termes de promotion de la pêche responsable, que ce soit au niveau des savoir traditionnels ou des innovations, peuvent être mieux connues et reconnues, grâce à l’action des médias. Ces outils de communication ont également pour objectif de laisser la parole aux populations, qui se sentiront impliquées et donc concernées dans les prises de décision.

Les organisations sont convaincues qu’une information appropriée aux communautés côtières et leur participation à la création d’information est un ingrédient nécessaire à la mise en oeuvre du Code de Conduite pour une Pêche responsable. Car les professionnels sont non seulement des utilisateurs de la ressource mais comptent aussi parmi les gestionnaires de cette ressource.

Medias et Professionnels de la pêche artisanale d’Afrique de l’Ouest : Sensibilisation à une pêche durable